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Beethoven et Napoléon

Samedi 21 mai 2016 à l'auberge La Bicheronne 01480 Fareins

Beethoven est un contemporain de Napoléon. Dernier grand représentant du classicisme viennois, il célébrait dans sa musique le triomphe de l’héroïsme et de la joie.

Lors d’une conférence en tout point remarquable, le docteur Jean-Louis Bréchard, membre titulaire de l’Académie Napoléon, a mis en perspective les vies de ces deux grands génies ayant marqué de leur empreinte universelle leur époque et la postérité.
Basant son propos sur des éléments extraits des récits des témoins de l’époque, des Cahiers de conversation, de la correspondance, du carnet intime et des notes du génial compositeur concernant Napoléon, le docteur Jean-Louis Bréchard, lui-même musicien, a captivé l’auditoire.
Il aborda notamment la troisième symphonie, communément appelée Eroica, que Beethoven dédia initialement à Bonaparte (Sinfonia grande, intitolata Bonaparte), avant de renoncer à cette dédicace quand il apprit que son héros s’était fait proclamer empereur.
Cette symphonie est révolutionnaire au sens musical. Elle est articulée en quatre mouvements. Le premier, qui est le portrait de Bonaparte, génie de la Révolution, comprend 700 mesures.
Le second mouvement est une marche funèbre célébrant le deuil d’un héros (c’est Bonaparte). Au départ ce devait être une marche triomphale, qu’il enleva en apprenant que Bonaparte était proclamé empereur, et cette marche triomphale constitua le final de la cinquième symphonie.
Le troisième mouvement est un scherzo et le final évoque les créatures de Prométhée.

Cette troisième symphonie fut longtemps la préférée de Beethoven.

Jean-Louis Bréchard aborda également trois sujets sans rapports avec l’Empereur, mais qu’on ne peut passer sous silence quand on aborde le vie de Beethoven : le cheminement inéluctable vers la surdité totale avec les multiples maladies dont souffrit le Maître, le Testament d’Heiligenstadt et le Lettre à l’Immortelle Bien aimée.

Enthousiasmé, par la Révolution française, grand admirateur du général Bonaparte avant l’élévation au titre d’Empereur, qui entraîna le désamour, Beethoven resta marqué par Napoléon et évoquait encore l’Empereur tandis que ce dernier était captif à Sainte-Hélène. Il ne lui survécu pas longtemps puisqu’il s’éteignit en 1827, âgé de cinquante-six ans.

La conférence fut suivie d’un déjeuner rabelaisien, dans la cour de l’auberge et à l’ombre d’un mûrier, au cours duquel les échanges se poursuivirent sur Beethoven et Napoléon.

LUDWIG VAN BEETHOVEN DANS LES RUES DE VIENNE (COLLECTION JEAN-LOUIS BRÉCHARD)